DES PROJETS PLEIN LA TÊTE : D’après les propos de Mme Monfront recueillis par Julie DORILLE.

10wordsDe plus en plus, les dix mots séduisent les scolaires. Cette année encore, pas moins de 20 classes de la région – et d’ailleurs – ont participé au Jeu des dix mots de Rhône-Alpes. Qu’ils soient accompagnés par des auteurs, artistes plasticiens, ou tout simplement par les enseignants, les ateliers d’écriture autour des dix mots permettent aux élèves de s’ouvrir à la Francophonie, d’une part, d’avoir une nouvelle approche de l’écriture et de la langue, d’autre part. Myriam Monfront, professeure de Lettres Modernes en zone d’éducation prioritaire (ZEP), au Collège Maria-Casarès de Rillieux-la-Pape (69), nous a fait part de sa propre démarche pédagogique et de son intérêt pour l’opération.

C’est en 2010, grâce à la documentaliste du collège, que la professeure découvre l’opération « Dis-moi dix mots ». Dès lors, elle participera et fera participer ces élèves chaque année : « le concours des dix mots nous jette une poignée de mots sur le tapis, sans forcément de lien entre eux… Et du coup, comme le Petit Prince, il nous faut les explorer chacun, comme une nouvelle planète… Chaque fois, on redevient un enfant ouvrant un paquet-surprise!».

Ainsi, chaque année, Myriam Monfront découvre avec bonheur les nouveaux mots et s’exerce à l’écriture et à la création plastique avant de proposer un nouveau projet pédagogique autour de ceux-ci à ses élèves. « Cela fait plusieurs années que je constate que si je prends la peine de me retrousser les manches pour écrire, cela stimule les élèves par ricochet et les éperonne. Si je leur propose mes dessins aussi maladroits ou gauches soient –ils, cela aiguise leur propre imaginaire et leur désir de trouver leur mode d’expression personnel autant au niveau des arts plastiques que de l’écriture… ».

Ce qu’apprécie tout particulièrement la professeure dans ce concours régional, c’est la proximité et la valorisation du travail fourni, ce qui n’est pas toujours le cas au niveau national – et elle ne tarie pas d’éloge à ce sujet : « désormais je fais le choix de ne concourir qu’au niveau régional car l’équipe du Jury est reconnaissante vis-à-vis de nos productions et cela communique de nouvelles forces pour poursuivre cette investigation individuelle et collective avec mes élèves ».

« Ce qui est génial, c’est que l’aventure des dix mots stimule notre capacité de créer d’inventer, d’imaginer, de rêver, à partir des mots et d’écrire… d’accoucher de textes, de poèmes, de dessins, de projets nouveaux, variés… inédits. Comme chaque année les mots changent, cela oblige l’enseignant et ses élèves à s’adapter à des situations imprévues… C’est ce que j’aime et qui me plaît dans cette démarche. […]La pratique de l’écriture permet en effet aux élèves de s’approprier des techniques, des procédés observés dans les textes étudiés en classe et de les réinvestir dans le jeu de l’écriture, d’où l’intérêt de ce Concours, tremplin idéal pour une pratique systématique et ludique de l’écriture. Cela s’inscrit comme un prolongement des séquences didactiques effectuées en classe. »

Ses élèves en sont d’ailleurs régulièrement récompensés puisque des textes ont été sélectionnés à plusieurs reprises par le Jury. Notamment en 2013 (Bouquet de couleurs, texte collectif), 2014 (Toc Toc Toc dans un immeuble de oufs… Texte collectif de rap travaillé avec le duo Les Réfugiés Poétiques), 2015 (Songe chromatique et Anagramme Polaire – Texte collectif d’une classe du Collège Jean-Perrin) et aussi en 2016 !

« Les enjeux sont pédagogiques et humanistes »

Elle insiste par ailleurs sur l’enjeu éducatif et culturel de l’opération : « Les dix mots apportent un enrichissement au niveau linguistique et culturel… nous intriguent. […] Ils nous obligent à nous interroger sur notre langue comme matériau vivant, multiple et multiculturel». Ils permettent ainsi de donner confiance aux élèves dans la démarche de l’écriture, qui engendrent un épanouissement, à la fois collectif et individuel, « de trouver une voie singulière, à travers leurs mots, à travers leur cheminement et leur réflexion personnels, de cultiver leur sensibilité, d’explorer leur créativité enfouie, d’exister, tout simplement, car l’acte d’écrire nous pose, nous ancre, nous socialise aussi, en tant qu’individu et en tant que citoyen. ».

 

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